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Ma terre:

mes Marches


Mes Marches tournent autour de deux points saillants de la tradition des Marches qui se réfèrent au figuier (pensons au ficus ruminalis de Rome sous lequel Romulus et Remus ont été allaités par la louve): le mythe du Mont Sibylle, où est né le saltarello dansé par les fées avec les sabots de bois de figuier aux pieds ; et la légende et l’histoire de Castelfidardo, anciennement Waldum de fico (la forêt de figuiers), où est née en 1863 l’industrie italienne de l’accordéon diatonique, l’instrument qui a d’abord bouleversé la musique traditionnelle de la région puis celle de toute la péninsule qui, justement, à la même époque et aussi grâce à une bataille combattue dans les mêmes lieux, s’unifiait politiquement avec l’institution du Royaume d’Italie.

Mes Marches sont celles de la tradition et en même temps celles de l’histoire, du mythe, de la légende, de la spiritualité, de la fantaisie, du charme, de la nature, de l’art, de la beauté, de la musique, de l’homme et de Dieu.

Mes Marches sont celles du ver sacrum (printemps sacré) des Picènes, de Brenno et des Gaulois Sénons, de la bataille de Sentino de l’an 295 avant notre ère, et du sacrifice rituel du consul plébéien romain Publio Decio Mure; elles sont celles de Pompée le Grand, le « Alexandre le Grand » romain, et de son « Navigare necesse est, vivere non est necesse » (naviguer est nécessaire, vivre ne l’est pas) ; elles sont celles du Roi ostrogoth Totila et du général byzantin Narsès, de la guerre des Goths, des Lombards, des Francs.

Mes Marches sont celles des livres La Scoperta di Aquisgrana in Val di Chienti (la découverte d’Aquisgrana dans la Vallée du Chienti) de Giovanni Carnevale et de Charlemagne la contre-histoire d’Elisabeth de Moreau d’Andoy ; mes Marches sont donc celles de Pépin le Bref, de Charlemagne et des Carolingiens, des Empereurs Vidoni de Camerino et de l’Impératrice Ageltrude, ma « Madone de Rambona » ; ce sont celles des Saintes Épines, de la Lance Sacrée, du Crucifix de Numana, communément appelé de Sirolo, de la Madone noire de Lorette qui remplace Bona, Cupra, Iside et autres personnages sacrés féminins du passé ; ce sont celles de Saint Romuald, de Saint Pier Damiani, des merveilleuses abbayes, de Fonte Avellana, de Frédéric Barberousse, du courage et de l’orgueil de la martyre laïque Stamira, héroïne d’Ancône et de sa république maritime.

Mes Marches sont celles de Frédéric II Stupor Mundi né à Jesi (An) et du Rex Versuum Guglielmo Divini devenu ensuite le Frère pacifique du « Cantique du frère Soleil » mais aussi celles du bouffon Scatuzzo de Recanati, de la Canzone del Castra e du Ritmo di Sant’Alessio.

Mes Marches sont celles de Menahem de Recanati et de sa Cabale, de Cecco d’Ascoli, du fantôme du pirate Caronte, d’Antoine de La Sale, de Guerrin Meschino et des chevaliers en pèlerinage vers l’antre de la montagne de la Reine Sibylle, parfois perdus à jamais, parfois initiés par elle.








Mes Marches sont celles d’Urbino, capitale de la Renaissance, ville idéale, avec Frédéric de Montefeltro, son « frère » Ottaviano Ubaldini della Carda et leur grand rêve ; de Ludovico Lazzarelli, d’Olimpo de Sassoferrato et de son amour de l’amour : « se amor non fusse el mondo non sarìa ». S’il n’y avait pas d’amour, le monde n’existerait pas.

Mes Marches sont celles de l’art de Gentile de Fabriano, des frères Salimbeni, des frères Crivelli, de Giovanni Santi, Raphaël et Lorenzo Lotto ; ce sont celles de Saint Genis, mime et musicien et de sa fête pour laquelle accourraient des artistes de partout durant le Moyen Âge et la Renaissance dans la ville qui porte son nom.

Mes Marches sont celles de la musique et de la danse de Guglielmo Ebreo da Pesaro, des orgues portatifs cités ou représentés dans tant de peintures, de Francesco Spinacino, du Codice Cordiforme di Pesaro, d’Ottaviano de’ Petrucci de Fossombrone, de la Tablature d’Ancône, des grands astres internationaux : Pergolesi, Spontini et Rossini et des maîtres de notre tradition populaire dont se sont inspirés Giovanni Ginobili et Lino Liviabella; mes Marches sont celles dont on ne peut faire abstraction si on veut comprendre Giacomo Leopardi et Beniamino Gigli, tous deux de Recanati comme les maîtres artisans de la famille Castagnari, les très grands constructeurs contemporains d’accordéons diatoniques depuis plus de cent ans.

Les Lucanero viennent de Recanati. Notre nom de famille est maintenant plus fréquent en Argentine qu’en Italie mais en Italie est présente … toujours et seulement dans les Marches, entre Recanati et Porto Recanati!

Mes Marches ne se limitent pas à ceci et les Marches, indépendamment du fait qu’elles soient les miennes, sont bien plus encore. Ce que je vous ai énuméré jusqu’ici est seulement ce que, d’une manière ou d’une autre, vous pourrez certainement trouver dans ma musique.